corps de vinyle
Pièce individuelle d’Isabela Muci, Le Studio du 17ème, Paris 17ème. Inauguration le 23 avril 2015.
Diplômée de l’Université Catholique Andrés Bello et de Parsons School of Design à Paris, Muci explore la fusion organique de l’huile sur le support vinyle. A travers des moyens plastiques qui mettent en valeur le dessin qui la caractérise, à travers de lignes sinueuses, éthérées et fluides, l’artiste manie à la fois un trait brusque à la manière d’expressionnistes allemands comme Kirchner et de peintres modernes européens comme Matisse. Actuellement et en parallèle elle présente sa pièce The rapture of drift au Chill Concept à Miami, et en juin 2015 elle inaugurera une autre pièce indivuelle Cuerpo fugaz dans la galerie La Ventana à Caracas. L’érotisme, l’art des mandalas et l’appropriation des formes à l’abandon donnent une identité au corps de l’œuvre d’Isabela Muci. Dans les séries précédentes, Suturas (Galerie La Ventana, Caracas, 2014) et Perfils (The Chill Concept à la FIA et plus tard à Galerie Beatriz Gil, Caracas 2014), les moulinets de bois, rescapés des ordures et de l’oubli ont engagé un dialogue avec l’huile pour être transmués en plastique poétique. Maintenant Muci nous propose des « corps » de vinyle sur lesquels elle explore un double lien, proche de l’idée centrale de « La double flamme » d’Octavio Paz : les amants aspirent à fondre leur passion humaine au spectre illimité du sacré - une coexistence seulement possible à travers de subtiles états de conscience. Ses amants archétypes poursuivent une mutuelle fécondation spirituelle : l’extase suprême qui les conduira à dépasser leur habituelle vision limitée pour les mener plus profondément vers une conscience amoureuse supérieure. Les traits de l’artiste misent sur un langage hermétique de subtiles tensions visuelles où le loto, la typographie des vieux long plays, ses silhouettes féminines récurrentes et les postures de yoga ou asanas, en plans superposés, poursuivent un équilibre et une correspondance entre le monde intérieur et extérieur. Muci transforme ses supports inutilisés en mandalas, en cercles où elle médite, découvre et recrée les résonnances qui affluent vers sa mémoire. Son atelier, le temps qui passe, les souvenirs fragmentés et superposés constituent un musée personnel que l’artiste traduit dans son propre discours symbolique. Isabela crée ainsi un langage composé de fleurs, de couleurs vibrantes, de féminité qui s’écoule le long de lignes courbes et de silhouettes nues qui dansent entre les plans d’un érotisme délicat. L’expérience est une palette, une couleur latente, qui incorpore la mémoire et l’art. Muci sature l’abîme entre le sillon et la peinture. Elle coud les blessures du support avec un fil à l’huile, un souffle rouge. Chaque image est une fenêtre sur une rencontre intime qui respire la sensualité. Les compositions harmoniques d’Isabela Muci sont touchantes parce qu’elles communiquent avec la poésie ondoyante de fort intérieur : la force primordiale de l’amour et notre mouvement infini. Nous rentrons dans le jeu en contemplant les œuvres, nous sommes invités à nous déchiffrer nous même dans des lignes qui se fondent les unes aux autres comme les corps des amants. L’amour est un voyage et le corps de l’aimé une porte pour nous retrouver, nous épanouir dans l étreinte. La pièce Corps de vinyle cristallise une fois de plus l’austère intégration tantrique du divin dans le quotidien apparemment insignifiant. Chez Muci le dessin et la peinture partagent des limites : la matière et la ligne fusionnent et créent un langage personnel qui célèbre un amour festif : les corps aspirent à enrichir le spectre du sacré par leur passion, les amants recherchent une mutuelle fécondation spirituelle. Pour l’artiste, le corps est un temple et la peinture un moyen de transformation de l’être. Beatriz Fernanda Gonzalez |
Cuerpo de vinilMuestra individual de Isabela Muci en Le Studio du 17ème, París. Inaugura el 23 de abril 2015.
Egresada de la Universidad Católica Andrés Bello y de Parsons School of Design en París, Muci explora la fusión orgánica del óleo sobre el vinyl como soporte, para hablar de la pintura como meditación y del Tantra-Yoga como camino espiritual. A través de recursos plásticos que resaltan su dibujo de figuras sinuosas, fluídas, casi etéreas, maneja a un mismo tiempo un trazo rudo afín a expresionistas alemanes como Kirchner y a modernos europeos como Matisse. Lo erótico, lo mandálico y el rescate de formas en abandono han identificado el cuerpo de la obra de Isabela Muci. En series anteriores Suturas (Galería La Ventana, Caracas, 2014) y Perfiles (The Chill Concept en FIA y posteriormente Galería Beatriz Gil, Caracas, 2014), carretes de madera rescatados de la basura y del olvido han entablado un diálogo con el óleo para ser transmutados en poética plástica. Ahora Muci nos propone "cuerpos" de vinyl sobre los cuales explora un doble vínculo afín a la idea central de La llama doble de Octavio Paz: los amantes anhelan sumar su pasión humana al ilimitado espectro de lo sagrado -una coexistencia solo posible a través de sutiles estados de consciencia. Estos amantes arquetipales persiguen una mutua fecundación espiritual: el éxtasis supremo que los conduzca a trascender su limitada percepción ordinaria para adentrarlos cada vez más profundamente en una conciencia superior amorosa. Los trazos de la artista apuestan a un lenguaje hermético de sutiles tensiones visuales entre el loto, la tipografía de viejos long plays, una poética del cuerpo y las posturas o asanas del yoga en planos superpuestos, que persiguen un balance y una correspondencia entre el mundo interior y el exterior. Muci convierte estos inusitados soportes en mándalas, círculos donde medita, descubre y recrea las resonancias que confluyen en su memoria. Su taller, el paso del tiempo, recuerdos fragmentados a modo de collage visual constituyen un museo personal que la artista traduce en su propio lenguaje simbólico. Así, Isabela crea un lenguaje compuesto por flores, colores vibrantes, feminidad que fluye en líneas curvas y siluetas desnudas que bailan entre planos de un delicado erotismo. La experiencia es una paleta, un color latente, que integra la memoria y el arte. Muci sutura el abismo entre el surco y la pintura. Cose las heridas del soporte con un hilo al óleo, un aliento rojo. Cada imagen es una ventana hacia un encuentro íntimo donde se respira sensualidad. Las composiciones armónicas de Isabela Muci son conmovedoras porque se comunican con la poesía moviéndose en nuestro interior: la fuerza primordial del amor y nuestro infinito movimiento. Al contemplar sus obras entramos en un juego, estamos invitados a descifrarnos a nosotros mismos en líneas que se mezclan entre sí como los cuerpos de los amantes. El amor es un viaje y el cuerpo del amado una puerta para reencontrarnos, florecer en el abrazo. La muestra Cuerpos de vinyl cristaliza una vez más la austera integración tántrica de lo divino en lo aparentemente insignificante de lo cotidiano. En Muci el dibujo y la pintura comparten linderos: la materia y la línea se fusionan y generan un lenguaje personal que canta a un amor festivo, celebratorio: los cuerpos anhelan sumar su pasión al espectro de lo sagrado, los amantes persiguen la mutua fecundación espiritual. Para la artista, el cuerpo es un templo y la pintura un medio de transformación del ser. Beatriz Fernanda González |